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couvert de rubans, et fît signe à Bertrand d’Ouville qui voulut se lever. La lourde main du général l’arrêta :

« Attendez donc, mon cher, on ne se lève pas pour ces gens-là. »

Cependant le Roi congédiait aimablement M. le Maire, M. le juge de paix et M. le notaire de Gamaches : ils venaient de lui présenter un honorable industriel anglais qui fondait une usine dans le pays.

« Nous désirons vous avoir à dîner au château, conclut-il : à demain. »

Il répéta l’invitation en anglais, et à Bertrand d’Ouville, introduit après la députation, il expliqua que pour faire de bonne politique, il faut des Français qui sachent l’anglais et des Anglais qui sachent le français. Puis il blâma l’Empereur de Russie qui s’était sottement rendu à Londres la veille du bal des Polonais :

« À quoi bon aller chercher une avanie ? Monsieur d’Ouville, Monsieur d’Ouville, les