Page:Maurice Joly - Les Affames - E Dentu Editeur - 1876.djvu/210

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


XXXII

INTRIGUES ET COMPLOTS À L’OPÉRA


Georges Raymond avait rendez-vous à minuit et demi avec Isabeau et il comptait, en attendant, aller passer la soirée à l’Opéra en compagnie de son ami Karl. C’était un jour de représentation extraordinaire ; on jouait Hamlet au bénéfice de Faure, et l’Empereur devait y assister avec l’Impératrice.

Dès sept heures et demie, la foule se pressait aux abords du théâtre pour voir arriver les équipages. Le poste de la rue Drouot avait été doublé, suivant l’usage. Les gendarmes de la garde, en grande tenue d’ordonnance, sur leurs superbes montures, stationnaient aux abords de la rue Le Peletier, pendant que des messieurs décorés, se promenaient çà et là, mêlés aux sergents de ville qui contenaient la foule. Georges Raymond, qui voulait faire une surprise agréable à Karl, n’avait pu obtenir deux stalles d’orchestre qu’à prix d’or, car la salle allait contenir le tout Paris des grands jours.

Le jeune avocat, devançant l’heure du rendez-vous