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que Belfort et que Strasbourg, qu’ils avaient donné un exemple équivalent, que le nom du hameau en deviendrait immortel, et, hormis cela, ils ne refusaient rien aux Prussiens vainqueurs.

Le commandant et ses officiers riaient ensemble de ce courage inoffensif ; et comme le pays entier se montrait obligeant et souple à leur égard, ils toléraient volontiers son patriotisme muet.

Seul, le petit marquis Wilhem aurait bien voulu forcer la cloche à sonner. Il enrageait de la condescendance politique de son supérieur pour le prêtre, et chaque jour il suppliait le commandant de le laisser faire « Ding-don-don », une fois, une seule petite fois, pour rire un peu seulement. Et il demandait cela avec des grâces de chatte, des cajoleries de femme, des douceurs de voix d’une maîtresse affolée par une envie ; mais le commandant ne cédait point, et Mademoiselle Fifi, pour se consoler, faisait la mine, dans le château d’Uville.

Les cinq hommes restèrent là, en tas, quelques minutes, aspirant l’humidité. Le lieutenant Fritz, enfin, prononça en jetant un rire pâteux : « Ces temoiselles técitément,