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venant de toi, la chose devient toute naturelle. »

Mme Sacrement fit ce qu’il demandait. M. Rosselin promit d’en parler au ministre. Alors Sacrement le harcela. Le député finit par lui répondre qu’il fallait, faire une demande et énumérer ses titres.

Ses titres ? Voilà. Il n’était même pas bachelier.

Il se mit cependant à la besogne et commença une brochure traitant : « Du droit du peuple à l’instruction. » Il ne la put achever par pénurie d’idées.

Il chercha des sujets plus faciles et en aborda plusieurs successivement. Ce fut d’abord : « L’instruction des enfants par les yeux. » Il voulait qu’on établît dans les quartiers pauvres des espèces de théâtres gratuits pour les petits enfants. Les parents les y conduiraient dès leur plus jeune âge, et on leur donnerait là par le moyen d’une lanterne magique, des notions de toutes les connaissances humaines. Ce seraient de véritables cours. Le regard instruirait le cerveau, et les images resteraient gravées dans la mémoire, rendant, pour ainsi dire visible, la science.

Quoi de plus simple que d’enseigner ainsi l’histoire universelle, la géographie, l’histoire naturelle, la botanique, la zoologie, l’anatomie, etc., etc. ?

Il fit imprimer ce mémoire et en envoya un exem-