Page:Maupassant - Le Horla.djvu/39

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Puis il la réveilla.

En rentrant à l’hôtel, je songeais à cette curieuse séance et des doutes m’assaillirent, non point sur l’absolue, sur l’insoupçonnable bonne foi de ma cousine, que je connaissais comme une sœur, depuis l’enfance, mais sur une supercherie possible du docteur. Ne dissimulait-il pas dans sa main une glace qu’il montrait à la jeune femme endormie, en même temps que sa carte de visite ? Les prestidigitateurs de profession font des choses autrement singulières.

Je rentrai donc et je me couchai.

Or, ce matin, vers huit heures et demie, je fus réveillé par mon valet de chambre, qui me dit :

— C’est Mme Sablé qui demande à parler à Monsieur tout de suite.

Je m’habillai à la hâte et je la reçus.

Elle s’assit fort troublée, les yeux bais-