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J’attendis longtemps, ne pouvant me décider à rien, l’esprit lucide, mais follement anxieux. J’attendis, debout, écoutant toujours le bruit qui grandissait, qui prenait, par moments, une intensité violente, qui semblait devenir un grondement d’impatience, de colère, d’émeute mystérieuse.

Puis soudain, honteux de ma lâcheté, je saisis mon trousseau de clefs, je choisis celle qu’il me fallait, je l’enfonçai dans la serrure, je la fis tourner deux fois, et poussant la porte de toute ma force, j’envoyai le battant heurter la cloison.

Le coup sonna comme une détonation de fusil, et voilà qu’à ce bruit d’explosion répondit, du haut en bas de ma demeure, un formidable tumulte. Ce fut si subit, si terrible, si assourdissant que je reculai de quelques pas, et que, bien que le sentant toujours inutile, je tirai de sa gaine mon revolver.

J’attendis encore, oh ! peu de temps. Je distinguais à présent, un extraordinaire piétinement sur les marches de mon escalier, sur les parquets, sur les tapis, un piétinement, non pas de chaussures, de souliers humains, mais de béquilles, de béquilles de bois et de béquilles de fer qui vibraient comme des