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nouveaux, eut envie de boire un bock, ce qui n’était guère dans ses habitudes, et en approchant du logis de son ami, désira fort ne point le rencontrer.

Mais Tancret était chez lui, seul, lisant. Il fut surpris, se leva, s’écria :

— Ah ! Bondel ! Quelle chance !

Et Bondel, embarrassé, répondit :

— Oui, mon cher, je suis venu faire quelques courses à Paris et je suis monté pour vous serrer la main.

— Ça c’est gentil, gentil ! D’autant plus que vous aviez un peu perdu l’habitude d’entrer chez moi.

— Que voulez-vous, on subit malgré soi des influences, et comme ma femme avait l’air de vous en vouloir !…

— Bigre… avait l’air…, elle a fait mieux que cela, puisqu’elle m’a mis à la porte.

— Mais à propos de quoi ? Je ne l’ai jamais su, moi.

— Oh ! à propos de rien… d’une bêtise… d’une discussion où je n’étais pas de son avis.

— Mais à quel sujet cette discussion ?

— Sur une dame que vous connaissez peut-être de nom, Mme Boutin, une de mes amies.