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LE NOYÉ


I


Tout le monde, dans Fécamp, connaissait l’histoire de la mère Patin. Certes, elle n’avait pas été heureuse avec son homme, la mère Patin ; car son homme la battait de son vivant, comme on bat le blé dans les granges.

Il était patron d’une barque de pêche, et l’avait épousée, jadis, parce qu’elle était gentille, quoiqu’elle fût pauvre.

Patin, bon matelot, mais brutal, fréquentait le cabaret. du père Auban, où il buvait, aux jours ordinaires, quatre ou cinq petits verres de fil et, aux jours de chance à la mer,