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dos à dos. Moi, depuis, je m’sers ailleurs, et je n’ passe même pu devant la porte, pour éviter des esclandres.

Elle se tut. Duroy demanda :

— C’est tout ?

— C’est toute la vérité, mon cher monsieur.

Et, lui ayant offert un verre de cassis, qu’il refusa de boire, la vieille insista pour qu’on parlât dans le rapport des fausses pesées du boucher.

De retour au journal, Duroy rédigea sa réponse :

« Un écrivaillon anonyme de la Plume, s’en étant arraché une, me cherche noise au sujet d’une vieille femme qu’il prétend avoir été arrêtée par un agent des mœurs, ce que je nie. J’ai vu moi-même la dame Aubert, âgée de soixante ans au moins, et elle m’a raconté par le menu sa querelle avec un boucher, au sujet d’une pesée de côtelettes, ce qui nécessita une explication devant le commissaire de police.

« Voilà toute la vérité.

« Quant aux autres insinuations du rédacteur de la Plume, je les méprise. On ne répond pas, d’ailleurs, à de pareilles choses, quand elles sont écrites sous le masque.

« Georges Duroy