Mme de Marelle affirma avec sérénité :
— Oh ! il est perdu ! En voilà un qui avait eu de la chance de trouver une femme comme la sienne.
Duroy demanda :
— Elle l’aide beaucoup ?
— C’est-à-dire qu’elle fait tout. Elle est au courant de tout, elle connaît tout le monde sans avoir l’air de voir personne ; elle obtient ce qu’elle veut, comme elle veut, et quand elle veut. Oh ! elle est fine, adroite et intrigante comme aucune, celle-là. En voilà un trésor, pour un homme qui veut parvenir.
Georges reprit :
— Elle se remariera bien vite, sans doute ?
Mme de Marelle répondit :
— Oui. Je ne serais même pas étonnée qu’elle eût en vue quelqu’un… un député… à moins que… qu’il ne veuille pas…, car… car…, il y aurait peut-être de gros obstacles… moraux… Enfin, voilà. Je ne sais rien.
M. de Marelle grommela avec une lente impatience :
— Tu laisses toujours soupçonner un tas de choses que je n’aime pas. Ne nous mêlons jamais des affaires des autres. Notre conscience nous suffit à gouverner. Ce devrait être une règle pour tout le monde.