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ROUSSEAU CONTRE HELVETIUS. 105

[ vig^nette gravée]. A Paris, | chez Durand, libraire, rue du Foin, I M. DGC. LVIII. 1 Avec Approbation et Privilège du Hoi. \ volume in-4 de xxii-643 pp. [L’aj){»rol)alion et le privilège sont au verso de la page 64.’]]. Sur la feuille de garde, en face du titre, Dutensa écrit : « Cet exemplaire appartenoit à M. J. J. Kous- seau; les notes marginales qu’on y trouve sont écrites de sa main. Je l’ai acquis avec le reste de ses livres l’année IIGG ».

Page 2. Ti;xTE d’IIelvetius : « Nous avons en nous deux facultés, ou, si je l’ose dire, deux puissances passives, dont l’existence est générale- ment et distinctement reconnue ».

Annotation de Rousseau : « 11 me semble qu’il faudroil distinguer les impressions purement organiques et locales des impressions univer- selles qui’ affectent tout l’individu. Les premières ne sont que de simples sensations, les autres sont dessentimens ».

P. 2. Helvetius : « la mémoire n’est autre chose qu’une sensation continuée -+-, mais affoiblie ».

Rousseau : « -h non pas; la mémoire est la faculté de se rappeller la sensation, mais la sensation, même affoiblie ne dure pas continuelle- ment ».

P. G. Helvetius : « se ressouvenir, comme je vais le prouver, n’est proprement que sentir* ».

KoussEAU : «" je ne sais pas encore comment il va prouver cela; mais je sais bien que sentir l’objet présent et sentir l’objet absent sont deux opérations dont la différence mérite bien d’être examinée ».

P. 6, note. Helvetius : « enfin jusqu’aux prétendus miracles de Mahomet, jusqu’à ces prodiges attestés par tant d’Arabes, et dont la fausseté cependant est encore très probable ici bas, où les menteurs sont ?i communs et les prodiges si rares ».

Rousseau : met en marge une accolade et une croix.

P. 7. Helvetius : « alors mes organes intérieurs doivent nécessai- rement se trouver à peu près dans la même situation où ils étoienl à la vue de ce chêne -t- ».

Rousseau : «-h ils s’y trouvent k la vérité; mais par l’effet d’une opération très différente ».

P. 7. Helvetius : « Or celte situation des organes doit incontestable- ment produire une sensation (°) ».

Rousseau : « {") Qu’appelez-vous sensation? si une sensation est l’impression transmise par l’organe extérieur à l’organe intérieur, la situation de l’organe intérieur a beau être supposée la même, celle de l’organe extérieur manquant, ce défaut seul* suffit pour distinguer le souvenir de la sensation. D’ailleurs il n’est pas vrai que la situation de l’organe intérieur soit la même dans la mémoire et dans la sensation.

1. Qui en surcharge; en dessous : qu’elles se barré.

2. Seul ajouté dans l’interligne.