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MES SOUVENIRS

vos yeux, vous rappelaient de chers souvenirs, et dont on s’était fait une habitude ; revoir les êtres qui vous sont chers, ces serviteurs pleins d’attentions, ah ! quelle joie ! Et si vive fut cette joie qu’elle me causa une crise de larmes.

Et ces promenades que je faisais, encore tout chancelant, appuyé sur le bras de mon tendre frère, le général, et sur celui d’une amie bien chère, comme je les reprenais avec bonheur ! Que j’étais heureux de promener ma convalescence à travers ces allées ombreuses du Luxembourg, au milieu des rires enjoués des enfants, de toute cette jeunesse qui y prenait ses ébats, parmi les claireschansons des oiseaux qui allaient sautillant de branche en branche, contents de vivre dans ce beau jardin, leur ravissant royaume !

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Égreville, que j’avais déserté alors que je me doutais si peu de ce qui devait m’advenir, reprit sa vie ordinaire dès que, tranquillisée sur mon sort, ma femme bien-aimée put y retourner.

L’été qui m’avait été si triste prit fin, et l’automne arriva avec les deux séances publiques de l’Institut et de l’Académie des Beaux-Arts et les répétitions, aussi, de Don Quichotte.

Une idée d’un réel intérêt me fut soumise, entre temps, par l’artiste à qui devait échoir la mission de la faire triompher plus tard. Ayant mis cette idée à profit, j’écrivis une suite de compositions et leur donnai le nom proposé par l’interprète : les Expressions lyriques. Cette réunion des deux forces expressives, le chant et la parole, je m’intéressai grandement à la faire vibrer dans une même voix.