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façon différente les autres classes sociales aperçoivent sa condition. La misère prolétarienne est constatée par toutes, et, toutes ayant des relations avec le prolétariat, expliquée par chacune. Ces classes ne manquent pas d’alléguer, chacune, son intention de contribuer au relèvement des classes laborieuses. Chacune a son socialisme. Il est curieux d’étudier, de cette face, la différence des doctrines et des programmes. Mais il y a quatre classes en présence : les féodaux et les petits bourgeois, classes décadentes ; les bourgeois capitalistes, classe triomphante ; le prolétariat, classe opprimée, mais ascendante. Il y a donc en présence quatre espèces de socialisme, dont chacun propose pour l’état de choses existant l’interprétation et le remède que comportent les intérêts de la classe qu’il représente. Le prolétariat seul, dans son état ancien de dispersion, n’avait pu compter pour sa défense, avant le communisme moderne, que sur la pitié de quelques penseurs isolés.

Il faut que le prolétariat dise ce qu’il fait sien de ces rêves ; ce qu’il admet de ces explications données par les classes adverses. Le bilan qui en est fait ici nous intéresse d’autant plus qu’il nous éclaire grandement sur les sources du marxisme.


1) Les socialismes réactionnaires

a) Le socialisme féodal

55-58. Qui sont ces féodaux déchus qui se vengent en insultant leurs nouveaux maîtres ?