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Tous les événements tournent en notre faveur. Les mesures les mieux calculées pour arrêter le progrès victorieux du prolétariat ne font qu’en accélérer la marche. Nos ennemis eux-mêmes, quoi qu’ils fassent, sont condamnés à travailler pour nous. Et ils ont si bien travaillé, qu’aujourd’hui, le 18 mars, depuis les mineurs prolétaires de la Californie, jusqu’aux mineurs forçats de la Sibérie, des millions d’ouvriers feront retentir ce cri :

Vive la Commune !

Vive l’Union Internationale du prolétariat universel !


F. Engels : Fragment inédit d’un projet d’appel
pour le 21e anniversaire de la Commune de Paris

Citoyennes et citoyens,

Ce qui fait la grandeur historique de la Commune, c’est son caractère sincèrement international, c’est le défi qu’elle jeta hardiment à tout sentiment de chauvinisme bourgeois. Le prolétariat de tous les pays l’a bien compris. Que les bourgeois célèbrent leur 14 juillet ou 21 septembre ; la fête du prolétariat sera partout toujours le 18 mars.

C’est pourquoi la vile bourgeoisie internationale n’a pas cessé d’amonceler les plus infâmes calomnies sur le tombeau de la Commune, C’est aussi pourquoi l’Association internationale des travailleurs, fut la seule qui ait osé s’identifier, dès le premier jour, avec les insurgés parisiens, et jusqu’au dernier jour et au delà, avec les prolétaires vaincus. Il est vrai que là où la Commune avait succombé, l’Internationale n’a pu survivre.

Au cri de « sus aux Communards », l’Internationale a été écrasée d’un bout de l’Europe à l’autre.

Eh bien ! il y a aujourd’hui 21 ans qu’eut lieu la reprise des canons de la butte Montmartre. Les enfants nés en 1871, sont aujourd’hui majeurs et, grâce à la stupidité des classes dirigeantes, ils sont soldats, ils apprennent le maniement des armes, l’art de s’organiser et de se défendre le fusil à la main. La Commune qu’on croyait tuée, l’Internationale qu’on croyait anéantie à jamais, elles vivent au milieu de nous, vingt fois plus fortes qu’en 1871. L’union du prolétariat universel que la vieille Internationale a pu prévoir et préparer, est aujourd’hui une réalité, et, ce qui plus est, les fils des soldats prussiens qui en 1871 occupaient les forts autour du Paris de la Commune, aujourd’hui combattent par millions, au premier rang, bras dessus bras dessous avec les fils des communards parisiens, pour l’émancipation totale et finale de la classe ouvrière.

Vive la Commune !

Vive la révolution sociale et internationale !