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existence, pour être les unes pour les autres des valeurs d’échange, la marchandise exclue, en qualité d’équivalent universel, double sa valeur d’usage. Outre sa valeur d’usage particulière, en tant que marchandise particulière, elle acquiert une valeur d’usage générale. Sa valeur d’usage est elle-même une forme déterminée, c’est-à-dire qu’elle résulte du rôle spécifique qu’elle joue dans le procès d’échange, par suite de l’action universelle qu’exercent sur elle les autres marchandises. La valeur d’usage de chaque marchandise, parce que objet d’un besoin particulier, a une valeur différente dans des mains différentes ; une valeur autre dans la main de celui qui l’aliène que dans la main de celui qui l’acquiert. La marchandise à titre d’équivalent général est maintenant l’objet d’un besoin général engendré par le procès d’échange lui-même, et possède pour chacun la même utilité d’être porteur de la valeur d’échange, moyen d’échange universel. Ainsi est résolue dans une seule marchandise la contradiction que renferme la marchandise comme telle : d’être, sous forme de valeur d’usage particulière, en même temps équivalent général et, par conséquent, valeur d’usage pour chacun, valeur d’usage générale. Tandis que maintenant, toutes les autres marchandises représentent leur valeur d’échange comme une équation idéale, qu’il reste à réaliser, avec la marchandise exclusive, la valeur d’usage de cette marchandise exclusive, bien que réelle, apparait