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chandises d’un pays ne s’échange pas « en une fois » contre la masse totale de l’argent, mais que différentes portions des marchandises à différentes époques de l’année s’échangent contre différentes portions d’argent. Pour éliminer cette disproportion, il suppose qu’elle n’existe point. Au reste, toute cette conception du contact direct de la marchandise et de l’argent et de leur échange immédiate, est une abstraction du mouvement des achats et des ventes simples ou de l’argent dans sa fonction de moyen d’achat. Déjà dans le mouvement de l’argent faisant office de moyen de paiement disparaît cette apparition simultanée de la marchandise et de l’argent.

Les crises commerciales pendant le xixe siècle, notamment les grandes crises de 1825 et 1836, ne suscitèrent point un nouveau développement mais bien de nouvelles applications de la théorie ricardienne de la monnaie. Ce n’étaient plus les phénomènes économiques isolés, tels que, chez Hume, la dépréciation des métaux précieux au xvie et au xviie siècle ou que, chez Ricardo, la dépréciation du papier monnaie au xviiie siècle et au commencement du xixe, mais c’étaient les grands orages du marché mondial dans lesquels se déchargent tous les éléments en lutte du procès de production bourgeois, dont on cherchait l’origine et le remède dans la sphère la plus superficielle et la plus abstraite de ce procès, la sphère de la circulation de la monnaie. L’hypothèse théorique d’où part l’école des mé-