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le département du Nord et démontrés par M. Pommeret, dans un travail publié dans le Moniteur agricole : « On présente, dit-il, les génisses au taureau vers l’âge de seize mois ; à trente mois, elles ont donné leur premier veau. À partir de cette époque, elles produisent, du lait qui compense pleinement leur nourriture, et les bêtes, arrivées à leur deuxième et troisième veau, sont alors dans toute la force de leur rendement en lait et procurent de beaux bénéfices, car il n’est pas rare de les voir donner en moyenne de quatorze à seize litres de lait par jour. Ainsi donc les bêtes, à partir de l’âge de trente mois jusqu’à cinq, six et sept ans, ont donné trois ou quatre veaux, du lait en abondance et fourni l’engrais nécessaire à l’exploitation. »

Les races de boucherie, élevées dans très peu de localités, ne donnent pas tous les résultats désirables ; car, où les conditions paraissent les plus favorables, où l’on fait travailler les chevaux, où l’on n’entretient des bêtes bovines que pour les engraisser et où l’on engraisse le plus, on a souvent plus d’intérêt à acheter les animaux formés qu’à en élever ; alors on les achète dans des contrées où ils ne peuvent être produits avec avantage, qu’étant élevés sobrement et utilisés à la charrue.

Les bœufs, livrés à la boucherie par les provinces les plus productives pour cette destination, ont travaillé ou dans ces provinces ou dans les voisines ; d’ailleurs dans presque toute la France, les bêtes bovines n’arrivent au râtelier d’engraissement qu’après avoir travaillé ou donné du lait, et souvent après avoir fait l’un