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pendant la nuit en promettant une récompense aux macouas.

Ce n’était là que le prélude de la grande attaque, qui se dessina enfin le 20 pour se réaliser le 24. Le 20 un certain nombre de cavaliers ennemis s’approchèrent d’Archivac et échangèrent avec les nôtres quelques coups de feu sans gravité.

Dupleix n’avait jamais songé à défendre cette aldée, qui se trouve tout entière en terrain plat et n’est protégée par aucune rivière digne de ce nom, mais il voulait, s’il était possible, retarder les progrès de l’ennemi en lui opposant une résistance sur le Chounambar, qui est le bras méridional de la Gingi : cette résistance était toutefois malaisée, parce qu’à cette époque de l’année le Chounambar manque d’eau et ses rives ne sont escarpées ni d’un côté ni de l’autre. Dupleix avait en conséquence, dès le 18, fait passer à Ariancoupom la majeure partie de ses soldats européens et les cipayes à cheval. Lorsque le surlendemain il connut la marche des Anglais, il fit partir les autres européens et 300 cipayea à pied sous les ordres de Cheick-Ibrahim, et alla dans la soirée les passer en revue. Ariancoupom devenait ainsi le boulevard avancé de Pondichéry et c’était là que Dupleix comptait arrêter les Anglais.

Nos troupes stationnèrent toute la soirée et toute la nuit sur la rive nord du fleuve sans être inquiétées, et le lendemain elles occupèrent un petit poste de couverture sur l’autre rive. Il n’y eut aucun déplacement de forces dans les journées des 21 et 22 août ; les Anglais nous attaquèrent trois fois et trois fois ils furent repoussés avec des pertes assez sensibles : une centaine de morts et environ 200 blessés.

Tout changea le 23. Quatorze vaisseaux de guerre