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sorties qu’il parut soudain devant Madras et incendia le Neptune.

Une fois pourtant, en décembre 1747, il fit une plus longue absence et comme c’était le moment où les flottes européennes allaient généralement hiverner à Achem ou à Merguy pour n’en revenir qu’à la fin de janvier, Dupleix espéra qu’il aurait le temps de réaliser ses projets. Et dans la plus grande hâte il fit rassembler 300 bœufs et autant de coulis. Pour faire taire les rivalités qui avaient nui aux opérations précédentes, il avait décidé de prendre lui-même le commandement.

Le 13 janvier toutes nos troupes étaient réunies à Ariancoupom, prêtes à marcher et Dupleix se mit en effet en marche le 15 dans la soirée. Mais à peine avait-il fait six milles qu’il apprit par un message de Pondichéry qu’on venait d’apercevoir se dirigeant vers Goudelour six navires portant pavillon anglais. C’était la flotte de Griffin qui revenait. Le gouverneur, sentant que la partie était perdue pour lui, ne s’obstina pas davantage et ordonna aussitôt la retraite, Le 17, à onze heures et demie du matin, il rentrait à Pondichéry avec Paradis et 50 cavaliers.

C’était une manière prudente mais peu glorieuse de terminer l’expédition. Ananda ne se fit point faute d’incriminer Madame Dupleix que ses espions auraient mal renseignée sur les dispositions des Anglais et notamment celles de leur amiral ? Ananda plus perspicace n’avait-il pas dit trois ou quatre jours auparavant que les Anglais mis au courant de nos préparatifs avaient prié leur commandant de revenir avec son escadre et qu’il allait arriver avec un renfort de 500 hommes ? Aussi ne se gêna-t-on guère pour plaisanter quelque peu Dupleix et, conclut Ananda, « il est évident qu’on ne peut avoir