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peu de monde qu’il y avait dans les aldées, leur rendrait cette ferme à charge. D’Espréménil finit pourtant le 1er mai par trouver acquéreur pour 3 mois, à raison de 300 pagodes par mois à Vellapoullé. Quant aux aldées il les mit en régie.

À l’égard des différents droits qu’on levait du temps des Anglais, il était presque impossible d’en faire le relevé, faute des écrivains noirs qui étaient auparavant chargés de ces sortes de détails. On savait seulement par les livres que bon an mal an les droits du bord de mer s’élevaient pour la Compagnie de 30 à 40.000 pagodes et ceux de terre de 3 à 4.000 ; mais depuis le blocus il ne fallait plus compter sur les droits maritimes. La ferme de l’arec, qui valait 4.000 pagodes, ne trouvait non plus aucun adjudicataire, sauf pour le prix dérisoire de 200 pagodes par an. Tout ce que put faire d’Espréménil fut d’établir un droit de cinq pour cent sur un certain nombre de grosses marchandises fabriquées dans les aldées et se vendant en bazar. Il comptait pouvoir en tirer de 150 à 200 rs. par mois[1]. Son successeur fit le reste à force de patience et de temps.

La démolition des maisons de la Ville Noire fut continuée, de façon à laisser entre les deux villes une esplanade qui fixée d’abord à 180 toises finit par en atteindre près de 400 au moment de la rétrocession de Madras. Ce fut assurément une des mesures qui blessa le plus les habitants ; mais si l’on jette les yeux sur un plan de la ville avant 1746, on est étonné que les Anglais eux-mêmes n’aient pas pris l’initiative d’une mesure équivalente : elle s’imposait dans l’intérêt de la défense et de la salubrité de la Ville Blanche. Au nombre des édifices détruits pen

  1. A. P. t. 16. Lettre au Cons. Sup. du 3 mars.