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saurions nous défendre et nous traiterions son oncle en ennemi. On autre député vint le même jour et se plaignit de notre dédain à venir saluer Mafouz khan ou son général.

Ce n’étaient pas de vaines paroles. Le 26, le fils du major Bury, qui retournait à Pondichéry, fut arrêté à deux lieues au sud de Coblon et emmené au Petit Mont avec des menaces de mort.

Le Conseil de Madras s’émut de cette arrestation et dépêcha le lendemain auprès du général des Maures le conseiller Gosse et Kerjean, celui-ci neveu de Dupleix, pour protester contre ces procédés. À peine étaient-ils sortis de la ville avec une escorte de cipayes, qu’ils furent entourés par les cavaliers du nabab et pris. Le général leur expliqua que l’arrestation du fils de Bury n’était qu’une réponse au manque d’égards qu’on avait eus l’avant-veille pour l’ambassadeur de son maître et, après de longs palabres, déclara qu’Anaverdi voulait de gré ou de force être mis en possession de Madras et que l’armée de Mafouz khan n’avait pas d’autre but que de réaliser ce dessein.

Retenus à leur tour prisonniers, Gosse et Kerjean furent envoyés à Mafouz khan qui leur tint le même langage et leur proposa de régler ensemble la question de Madras ; mais ils n’avaient aucune qualité pour conduire cette négociation et ils restèrent captifs. Or, Barthélemy, qui venait de prendre le 27 au soir la succession de d’Espréménil, malade ou souffrant depuis longtemps et retourné par mer à Pondichéry, ne crut pouvoir les autoriser à traiter.

« Quoique fâcheuse que soit votre situation, leur écrivit-il le 30, nous n’y pouvons apporter aucun remède ; nous sentons parfaitement qu’étant prisonniers chez des gens qui ne respectent