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foi la moitié desdites munitions, sans choix ni partialité, de façon que, s’il y a à choisir entre deux pièces, le hasard en décidera. Si par quelque événement, au mois de janvier prochain, les canons français ne pouvaient point être envoyés à Pondichéry, messieurs les Anglais ne pourront s’en servir en aucune façon contre les Français, et seront regardés lesdits canons avec les autres munitions comme un bien en dépôt, qu’on ne pourra prendre, ni mettre en usage sous quelque prétexte que ce soit.

Article 3. — Les agrès et apparaux qui sont au roi et à la Compagnie d’Angleterre et aux particuliers appartiendront en entier aux Français, M. Morse ayant demandé qu’on lui en laisse un peu pour les vaisseaux marchands anglais qui passent ici, (bien entendu que, parole d’honneur, il ne sera rien donné d’iceux aux vaisseaux de guerre) il a été convenu que M. de la Bourdonnais en ferait prendre pour son escadre tout ce qu’il lui plairait ; et pour ce qui resterait après son départ, il serait partagé à l’amiable entre la Compagnie de France et le Gouverneur de Madras par égale moitié. Les instruments et clous propres aux vaisseaux, les ferrures et cadenas seront aussi regardés comme agrès et apparaux.

Article 4. — Les bleds, les farines, les biscuits, les vins, l’araque, la bière, les salaisons et toutes les munitions de bouche seront à la disposition de M. de la Bourdonnais, qui en prendra tout ce qu’il voudra pour ravitailler les vaisseaux ; ce qui restera après le départ des vaisseaux appartiendra tout à MM. les Anglais ; bien entendu encore qu’il ne sera fourni aucune des choses susdites aux vaisseaux de guerre anglais, sous quelque prétexte que ce puisse être, à peine de manquer à la parole d’honneur que MM. les Anglais ont donnée sur cet article.

Article 5. — Toutes les marchandises, de quelque nature et espèce qu’elles soient, appartenant à la Compagnie d’Angleterre, appartiendront à celle de France ; les Français pourront les embarquer sur leurs vaisseaux, et si à leur départ il en restait, MM. les Anglais les leur remettront en janvier prochain, suivant l’inventaire qui en aura été fait ; et le Conseil s’engage d’honneur à découvrir aux Français ce qui à est la Compagnie d’Angleterre de marchandises, de munitions, d’or ou d’argent.

Article 6. — Comme MM. les Français ne peuvent embarquer, avant leur départ, ce qui leur appartient dans la place, s’il restait un vaisseau en rade de Madras, après qu’ils l’auront évacuée, il ne pourra être attaqué par les vaisseaux anglais, et sera en sûreté jusqu’à ce qu’il ait joint l’escadre de M. de la Bourdonnais. Comme