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ce dont je doute. » Si toutefois, contre toute apparence, ceux-ci se livraient les premiers à des actes d’hostilité, il entrerait volontiers dans ses vues et il lui prêterait avec plaisir le concours de ses forces, qui à la vérité n’étaient pas aussi grandes qu’on le supposait ; la garnison de Pondichéry comme celles de Mahé et de Karikal étaient réduites au minimum de troupes et s’il ne lui venait pas de secours d’Europe, il ne voyait pas comment il pourrait soutenir nos établissements. Quant à l’appel à l’union que lui avait adressé La Bourdonnais, il ne l’avait trouvé ni insensible ni indifférent. « Il n’y a point de doute, lui disait-il, que de notre union dépend toute notre force et que c’est le seul moyen de soutenir l’honneur de la Nation et de la Compagnie et le nôtre. Persuadé de cette vérité, vous pouvez compter sur tout ce qui sera de ma dépendance. » Par contre, il n’approuvait nullement l’idée d’envoyer des navires au large de Sainte-Hélène pour attendre les vaisseaux anglais, les surprendre et les saisir. Une telle opération entraînerait nécessairement la rupture que la Compagnie cherchait à éviter dans l’Inde ; elle était d’autre part impraticable, car depuis deux ans les navires anglais ne partaient plus du Cap que sous l’escorte de navires hollandais. Dupleix refusait net de s’y associer (A. C. C2 81, p. 49).

§4.

Lorsque la Compagnie lui prescrivait d’entretenir la paix dans l’Inde, Dupleix pensait qu’elle s’était entendue avec celle d’Angleterre ; les événements ne tardèrent pas à lui prouver qu’il s’était trompé et que c’était la Bourdonnais qui avait le mieux jugé la situation.

Le 4 décembre, au moment même où Dupleix manifes-