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retour : avec cet argent, ils pourraient acheter des marchandises non prohibées qu’ils auraient la permission de transporter en France, au même titre que les officiers. Le roi décida encore que tous les trois ou quatre mois, on donnerait des acomptes à leurs familles.

Quant aux prises, le roi accordait en entier à la Compagnie le produit de celles qui pourraient être faites par ses vaisseaux ; seulement le bénéfice pour la part des équipages, au lieu d’être d’un dixième comme dans les armements ordinaires, serait des trois dixièmes dont moitié pour les officiers et moitié pour l’équipage.

Le même mémoire, s’inspirant sans doute des différends créés à Madras entre Dupleix et la Bourdonnais au sujet de leurs droits respectifs, réglait les préséances dans les Conseils qui pourraient être assemblés au sujet du service de l’escadre. Le gouverneur en serait le président, d’Albert y aurait la première place, puis viendraient les capitaines des vaisseaux du roi, les conseillers et enfin les officiers de la marine de la Compagnie (A. C., C2 33, p. 286-291).

L’escadre de d’Albert, formée à Brest, appareilla seulement le 24 janvier 1748. En dehors du Magnanime, de l’Alcide et de l’Arc-en-Ciel, elle comprenait encore le Cumberland. Son sort, toutes proportions gardées, ne fut guère plus heureux que celui de la flotte de Saint-Georges. Le 30 une tempête la dispersa. Le Magnanime, ayant à bord le chevalier d’Albert, fut pris par les Anglais en voulant rentrer au port ; l’Alcide put y revenir le 23 février ; le Cumberland relâcha à la Corogne. Tous deux cependant purent reprendre leur route et précédés de l’Arc-en-Ciel, arrivèrent aux îles sans être inquiétés.

Ils y avaient été précédés par le Lys, l’Aimable et le Fulvy, ces trois vaisseaux de Bouvet qui avaient échappé