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envoyé à Lorient pour presser les armements. On savait que l’escadre ennemie allait sortir de ses ports et que sans doute elle nous guetterait dans l’Atlantique. Malheureusement, suivant un ancien usage, les officiers perdirent un temps précieux à faire venir de Bayonne, de Bordeaux et de la Rochelle des marchandises qu’ils avaient le droit d’embarquer à titre de pacotilles, et notre flotte ne put partir que le 28 mars.

Elle était commandée par le chevalier Grout de St-Georges, l’ami particulier de Dupleix et se composait de 18 navires, savoir :

3 navires du roi : l’Invincible, le Lys et le Jason.

6 navires de la Compagnie : l’Auguste, le Prince, l’Apollon, le Philibert, l’Aimable, le Fulvy et la frégate la Légère, portant des vivres ;

4 navires frétés à Nantes : le Vigilant, le Modeste, le Lyon, la Thétis.

Enfin 3 navires également frétés à Nantes au dernier moment : le Darmouth, le Saint-Antoine et l’Aigle et une petite corvette, le Chasseur, frétée à Saint-Malo pour rapporter des nouvelles de l’escadre.

L’ensemble formait un effectif de 3.203 hommes, depuis l’Invincible qui en portait 700, jusqu’à l’Aigle, qui n’en portait que 30 (A. C., C2 33, p. 314).

Le lendemain du départ, dans la soirée, l’escadre fut assaillie par une violente tempête qui dura trois jours et la dispersa. L’Auguste et le Lyon allèrent s’échouer dans la rivière de Nantes, tandis que la Légère et le Chasseur sombraient dans les parages de Belle-Île et que le Prince et le Saint-Antoine rentraient à Lorient. On avait prévu qu’en cas de dispersion les navires se retrouveraient à l’île d’Aix, où ils seraient pris par quatre vaisseaux de guerre, commandés par M. de la Jonquière, se rendant au Canada