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plus avisé ; mais plus heureux que Paradis, il put participer jusqu’au bout à l’œuvre de son inspirateur et de son chef et même la conserver intacte dans le Décan, à l’heure où Godeheu sacrifiait si naïvement le Carnatic aux exigences à peine voilées de l’Angleterre.

Les événements ont également fait connaître plutôt que mis en relief quelques autres officiers. Citons, notamment, parce que leur nom se trouve assez souvent uni aux opérations de Dupleix :

Antoine de Bury, le plus âgé et le plus ancien de tous les officiers en service. Il était déjà lieutenant de la garnison de Pondichéry en 1720. Il fut nommé aide-major le 6 février 1721, prit part comme capitaine à l’expédition de Mahé en 1724, rentra à Pondichéry à la fin de 1726 et y termina sa carrière qui devait être longue. Il fut nommé major des troupes le 15 novembre 1735 et acquit ainsi sur tous les autres officiers une autorité que sa valeur ne justifiait pas. Son insuffisance était au contraire généralement reconnue ; il fut l’un de ceux dont l’incapacité contribua à l’échec des projets militaires de Dupleix.

Duquesne, nommé enseigne à Chandernagor, le 15 novembre 1735 et sous-lieutenant à Pondichéry le 30 novembre 1738. Revenu à Chandernagor, il s’y signala par des écarts de conduite qui manquèrent le faire révoquer. Il fut néanmoins nommé capitaine le 11 juillet 1748 et ce fut un des officiers qui donnèrent alors le plus d’espérances. Il se distingua d’une façon fort heureuse dans l’affaire de Tanjore en octobre-novembre 1749 et sa mort prématurée le 24 janvier suivant fut considérée comme un malheur pour l’armée. C’était, dit une note du temps, un aimable homme et un heureux caractère.