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Nous faut-il maintenant parler d’une simple querelle d’ivrognes, qui eut lieu à Balassor entre matelots français et anglais ? Oui, sans doute, puisque les correspondances officielles s’y réfèrent avec complaisance comme s’il se fut agi d’une affaire d’État. Un bot anglais outragea donc l’un des nôtres et les matelots des deux nations en vinrent aux gros mots et aux coups. Ce sont les inconvénients nécessaires de tout contact entre matelots ou soldats de nationalités différentes, même au temps des alliances les mieux établies. La querelle eut pu se régler sur place, si les directeurs de Chandernagor et de Calcutta eussent été moins disposés à écouter les mauvaises raisons de leurs gens. Mais le Conseil de Calcutta ne voulut pas ouvrir une information comme Dupleix l’eût désiré et celui-ci porta plainte à la Compagnie en France. L’incident, autant qu’on en peut juger ne méritait pas d’aller au-delà des mers. La Compagnie ne paraît pas s’en être émue et se borna à défendre à nos pilotes d’aller à bord des bots des autres nations ; « nos bots, disait-elle, ainsi que ceux des autres nations sont des lieux de débauche continuelle. Il est étonnant qu’il n’arrive pas plus d’accidents aux bots et vaisseaux qui entrent, les pilotes étant presque toujours ivres. » (Lettre du 19 mars 1734).


En dehors de cet incident sans gravité, on ne signale à partir de 1734 aucun conflit avec les Anglais non plus qu’avec les Hollandais. Depuis le règlement de l’affaire des passeports, Dupleix n’avait eu qu’à se louer de ses rapports avec les Anglais, en dépit de la jalousie qui continuait de régner entre les Compagnies. Cette bonne intelligence ne subit aucune altération jusqu’à la fin de sa direction. Elle ne fut pas même modifiée par les bruits de guerre européenne qui coururent en 1733 et dans