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CHAPITRE V.

Une nuit dans les Highlands.

peine se dit-il un seul mot dans le bateau d’Ella pendant le retour. Ses frères commencèrent à rappeler les souvenirs qui leur restaient d’Angus, de ce qu’il leur avait appris, des jeux qu’il leur avait enseignés, de tout ce qu’il avait dit, de tout ce qu’il avait fait ; mais remarquant qu’au lieu de se mêler à leur conversation, Ella avait ramené son plaid pardessus sa tête et tenait les yeux fixés sur les eaux, ils gardèrent un silence respectueux et ne hasardèrent pas même la moindre question sur l’important sujet du commerce qu’elle avait fait avec le capitaine de la Mary. Le vent s’éleva tellement et la difficulté de ramer devint si grande, qu’ils eussent bientôt été forcés de renoncer à causer, même si d’autres raisons ne les eussent empêchés dele faire. A la fin Ella remarqua le pauvre tergus essuyant la sueur de son front quoique le vent fût glacial. Fergus, donne-moi la rame. J’ai bien manqué diattention ; Ou mon attention était trop fortement occupée ailleurs ; sans quoi tu n’aurais pas fatigué tout ce temps à ma place. Prends mon plaid,’ car la brise est très froide. A