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et non au-delà. Quant aux autres pauvres, quelque maladie ou infirmité qu’ils aient, excepté dans les deux cas susdits, on ne sera point obligé de les recevoir dans l’hôpital ; 2° le recteur et les religieux seront tenus d’accepter les domestiques de messieurs les chanoines de Saint-Jean, et des autres qui sont du corps de ladite église, lorsqu’ils seront infirmes pour quelque accident et hors d’étal d’agir, exceptant toutefois ceux qui auront été blessés, lesquels seront nourris et habillés par le recteur et les religieux de l’hôpital pendant le temps qu’ils y demeureront, pourvu qu’ils gardent et observent les règles de l’hôpital. » Comment se procurer les ressources ? La suite du document va l’indiquer : « Permet le seigneur archevêque de quêter dans la ville de Lyon et dans le diocèse, pour subvenir à l’entretien des pauvres, et d’enterrer en leur église et cimetière tous ceux qui y auront choisi leur sépulture, sans préjudicier aux droits de l’église paroissiale. »

Les Antonins, en 1550.

En 1303, on voit la Commanderie Saint-Antoine installée rue Écorche-bœuf, où l’on établit, en 1320, une place entre les bâtiments du monastère et la maison d’un nommé Anziacs. L’ordre Saint-Antoine de Viennois fut autorisé, en janvier 1502, à placer dans ses armoiries un écusson d’or, à l’aigle de sable, au vol éployé. En septembre 1697 seulement, la Commanderie de Lyon vit son blason enregistré à l’armoriai Lyonnais ; il portait : « Un aigle à deux têtes, au vol éployé, diadème et couronné d’or, chargé d’un écusson d’or, attaché à un collier de gueules, au taf d’azur. »

En 1562 le monastère fut pillé par les protestants et privé de tous ses biens ; toutefois, en juillet 1563, « suivant l’édit de paix, le lieutenant général du roi en Lyonnais, Dauphiné, Provence et Languedoc, M. de Vieilleville, enjoint à Barthélémy, Gabiano et autres détenteurs de la Commanderie de restituer au procureur tous ses biens, granges, maisons, et lui rendre ensemble les reliquaires, meubles, titres, par eux pris. »

Au milieu du xviie siècle, on dut démolir une partie des bâtiments qui tombaient en ruine ; on construisit alors un nouvel édifice et on répara les maisons et magasins attenant au monastère. Il importe d’entrer, à ce sujet, dans quelques détails tirés des documents provenant des archives du couvent.

Le 27 août 1611, le grand conseil rendait un arrêt décisif ordonnant « que par le prévôt des marchands de Lyon, alignement sera donné aux religieux de Saint-Antoine pour la construction des bâtiments de la Commanderie sur la rue Mercière, à la charge de laisser par les religieux sur ladite rue une portée et entrée principale, sur laquelle seront