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LIVRE SEPTIÈME.


1.

A DOMITIEN, SUR SA CUIRASSE.

Reçois cette cuirasse, ô César ! son airain
Allume de Pallas le courroux homicide ;
Elle est cuirasse encor, tant qu’elle est en ta main ;
Place-la sur ton cœur, elle sera l’égide.
Toi que garnit partout l’ongle du sanglier,
Armure de mon maître, ouvrage impénétrable
Aux flèches du Sarmate, et cent fois préférable
A ces remparts de peaux dont le Gète grossier
Dans les combats charge son bras guerrier,
Combien ton sort doit faire envie !
Applaudis-toi de ton noble destin,
Compagne de César ; tu vas toucher son sein
Et t’échauffer du feu de son divin génie ;
Hâte-toi de le rendre aux vœux de la patrie ;
Reviens intacte, et du triomphateur
Qu’il unisse la palme au laurier du vainqueur.