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III
PRÉFACE

Le 14 nivôse an III (3 janvier 1795), sur le rapport de M.-J. Chénier, et sans qu’il paraisse l’avoir sollicité, il fut compris pour une somme de 3,000 livres dans les encouragements accordés par la Convention aux artistes et aux gens de lettres. Mais, lors de la création de l’Institut, la même année, il n’y fut appelé qu’à titre d’associé non résidant, pour la section de grammaire. Au mois de germinal an V (avril 1797), Marmontel fut, comme il nous l’apprend lui-même, convoqué à l’assemblée électorale d’Évreux, et nommé représentant du département de l’Eure, avec le mandat spécial de réclamer le rétablissement des cérémonies catholiques. Fidèle à cet engagement, il rédigea une Opinion sur le libre exercice des cultes, qu’il n’eut pas l’occasion de lire à la tribune, mais que ses héritiers imprimèrent à la suite de ses Mémoires. Par contre, ils n’ont (pas plus que ses autres éditeurs) accordé le même honneur à un rapport qui, à tous égards, ne méritait point un si injuste oubli.

À la fin de 1795, l’encombrement des « dépôts littéraires », où s’étaient accumulées les bibliothèques des communautés religieuses supprimées en 1790, des émigrés et des condamnés, était devenu tel que le Directoire invita l’Institut à lui présenter ses vues sur les moyens d’y remédier. L’Institut, par l’organe de Langlès, rapporteur de la commission, proposait d’accorder à la Bibliothèque nationale et autres biblio-