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pion et le délateur de ma classe. Vous seriez effrayés de l’énormité du travail dont il m’a accablé pour arracher de moi des notes qui lui donnassent tous les jours le plaisir de vous molester. Ma constance a vaincu la sienne, sa haine a paru s’assoupir ; mais il épioit le moment de se venger sur moi, de se venger sur vous, de la fidélité que je vous ai gardée. Oui, mes amis, si j’avois été assez craintif ou assez foible pour lui laisser porter les mains sur moi, c’en étoit fait, la rhétorique étoit déshonorée, et déshonorée à jamais. C’est là ce qu’il s’étoit promis. Il vouloit qu’il fût dit que, sous sa préfecture et sous sa verge humiliante, la rhétorique avoit fléchi. Grâce au Ciel, nous voilà sauvés. Il va venir sans doute pour vous demander de me livrer à lui, et d’avance je suis bien sûr du ton dont vous lui répondrez ; mais, quand j’aurois pour camarades des hommes assez lâches pour ne pas me défendre, seul je lui vendrois cher mon honneur et ma vie, et je mourrois libre plutôt que de vivre déshonoré. Mais loin de moi cette pensée ! je vous vois tous aussi déterminés que moi à ne pas rester sous le joug : aussi bien, dans un mois d’ici la rhétorique alloit finir, nous allions entrer en vacances, et un mois retranché du cours de nos études n’est pas digne de nos regrets. Que ce soit donc aujourd’hui la fin, la clôture de notre classe. Dès ce moment nous