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IX
PRÉFACE

protestations que l’invraisemblable affabulation imaginée sur son nom même par Armand Gouffé, Tournay et Vieillard, pour glorifier l’auteur de Bélisaire, et représentée en fructidor an XI sur le théâtre du Vaudeville. Les auteurs purent impunément montrer Mme de Pompadour (morte en 1764) s’efforçant de détourner les foudres de la Sorbonne prêtes à frapper Bélisaire (1767), Marmontel rimant au château de Ménars l’opéra de Didon (écrit en 1784), Marigny lui demandant (toujours en 1767) quand on représenterait sa Cléopatre (jouée en 1750) ; l’indulgente critique n’eut d’oreilles que pour « de jolis couplets sans calembours et tout à fait exempts de mauvais goût ». Quant à la donnée même du vaudeville, elle est inepte, et je renvoie les curieux qui la

    pendant son cours de philosophie et de droit, il s’associa aux d’Auffrery, aux Forest, aux Dutour, aux Revel, et ils formèrent ensemble l’Académie des Galetas [la Petite Académie], où ils rectifiaient leurs compositions réciproques. Il travailla avec eux pour les Jeux floraux et remporta une foule de prix. Voulant aller se perfectionner dans la capitale, M. de Mondran, l’ami des talents et des artistes, lui donna une lettre de recommandation pour son gendre, La Popelinière, fermier général, qui se piquait de littérature, et qui le garda longtemps chez lui avec distinction. »


    Taverne est le seul qui ait ainsi conté les débuts de Marmontel, et je reproduis son récit tel quel, sans m’en porter garant. Il se termine d’ailleurs par une erreur manifeste : M. de Mondran ne devint le beau-père de La Popelinière qu’en 1759, près de quinze ans après l’arrivée de Marmontel à Paris.