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LA RÉVOLUTION RUSSE

Sur quelques maisons on lit encore, tracé à la machine à écrire, l’Appel des soldats conscients, affiché le 1er mars, et invitant la force armée à maintenir l’ordre dans la rue pendant les jours qui vont suivre. L’Appel constate que, malheureusement, des magasins ont été pillés, des maisons et des domiciles particuliers violés et dévastés, et il ajoute : « Ces désordres ne servent qu’à discréditer dans l’opinion publique le grand mouvement révolutionnaire du peuple russe, et il est de notre devoir de les rendre impossibles ».

Nous voici arrivés à la hauteur de Gostiny-Dvor. C’est un vaste bâtiment blanchi à la chaux, composé d’un rez-de-chaussée surmonté d’un étage en cintre et entouré d’un promenoir à colonnes. Il n’est pas de ville russe tant, soit peu importante qui ne possède son Gostiny-Dvor. Cela tient le milieu entre le bazar oriental, — si amusant avec ses ruelles étroites et couvertes, ses boutiques où l’artisan travaille sous les yeux de l’acheteur — et nos grands magasins d’Occident.

Le Gostiny-Dvor de la Perspective Newsky mesure environ une verste de tour[1], et

  1. Un peu plus d’un kilomètre.