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LA RÉVOLUTION RUSSE

jour répété de la Marseillaise enveloppe les casernes d’une atmosphère patriotique et guerrière. Le bataillon des femmes, formé sous la direction de la veuve d’un colonel, Mme Botchkaréva, a défilé, au milieu d’une foule attendrie et respectueuse, dans les rues de Pétrograd. Mme Kérensky l’accompagnera sur le front en qualité d’infirmière. L’offensive est proche… Une activité intense règne dans les deux partis : et c’est l’unanimité qu’il faudrait pour assurer la victoire !


Je ne l’avais que trop prévu ! Après un long et difficile voyage, de Pétrograd à Bergen ; après six jours et six nuits passés dans la mer du Nord à fuir les sous-marins allemands, qui ont cependant réussi à couler deux navires à notre flottille[1], je rentre dans mon pays, au bout de deux ans d’une dure campagne, pour y apprendre la défaite des armées russes du Sud — suite inévitable de leur défection.

  1. Celui sur lequel je me trouvais, un cargo-boat anglais, visé par une torpille n’a dû son salut qu’à une rapide et habile manœuvre du capitaine Hall qui le commandait.