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UNE SEMAINE D’OURAGAN RÉVOLUTIONNAIRE

La Source. Le lieutenant S. et sa femme, qui ont des billets pour cette représentation, décident d’y assister. Nous essayons en vain de les retenir.

Pendant leur absence, nous préparons les lampes, nous remplissons d’eau tous les récipients disponibles, dans la prévision que bientôt l’électricité et les conduites d’eau seront coupées.

Tard dans la soirée, coup de téléphone. C’est mon secrétaire qui, pendant tout le temps qu’il ne passe pas auprès de moi, ne cesse de courir la ville et me tient, presque heure par heure, au courant des événements. Les désordres graves ont commencé. Les mitrailleuses balaient les rues. La surexcitation croît de minute en minute. Le peuple réclame la déchéance de l’Empereur. Les Cosaques sympathisent de plus en plus avec la foule. « Nous avons, disent-ils, à nous faire pardonner 1905 ! »

Plusieurs régiments dont le loyalisme est douteux ont été consignés dans leurs casernes.

Un formidable choc a eu lieu sur la place Znamenskaïa entre le peuple et la police. Le grand-maître de la police a été tué ; plus de