affirme « qu’avec le système de voies ferrées, jamais on n’arrivera a tirer la farine ou le blé de ces alvéoles lointaines que sont la plupart des villages russes. Les paysans de certaines régions qui, par patriotisme, ont cédé leur pain à des prix très bas, sont maintenant obligés de l’acheter pour eux à des prix forts ; voilà pourquoi on hésite partout à se défaire de l’excédent de récolte ».
Pour subvenir aux besoins de la population de Pétrograd, il faudrait que la ville reçût journellement de quatre-vingts à cent vingt wagons de farine. Or, on arrive à peine à en transporter quarante, soit le tiers de la quantité indispensable. Pour ce trafic, il n’y a que deux lignes de chemin de fer, celle de Moscou-Pétrograd, celle de Kieff-Pétrograd, sans cesse encombrées par des transports de troupes, de munitions, d’approvisionnements pour l’armée. Comme pour mettre le comble au désordre et à la confusion dans le service des transports, des chefs de gare ont été tués ; des soldats ont arrêté des trains ou en ont fait partir d’autres sans raison ; des gares ont été prises d’assaut par des militaires déserteurs ; on a bouleversé