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LA RÉVOLUTION RUSSE

classes, car la Russie a besoin de la collaboration du capital.

« Il ne faut pas admettre que l’ennemi viole et occupe le territoire russe : pas d’annexions, mais non plus pas d’abandons.

« L’armée sans discipline, s’écrie le matelot président Batkine, n’est qu’une foule armée peu redoutable pour l’ennemi. Les Tchernomore réclament une discipline nouvelle, mais forte, basée sur la confiance réciproque et sur l’amour de la liberté ! »


7/20 mai. — Trois cents délégués paysans viennent d’arriver à Pétrograd, et l’on compte qu’ils seront quinze cents dans quelques jours.

« Venus de tous les points de la Russie, m’a dit l’un d’eux, interrogé au hasard d’une rencontre, les Délégués paysans forment une masse très hétérogène, mais animée d’une pensée unique : l’intérêt de la Russie. Dans les heures graves que notre pays traverse, il est indispensable que cette pensée se manifeste. Certains d’entre nous sont très intellectuels et même étrangers au milieu paysan, mais ils connaissent à fond la question