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UNE SEMAINE D’OURAGAN RÉVOLUTIONNAIRE

libératrice et, comme telle, en concordance avec les idées généreuses de la démocratie. » Puis, après avoir exposé, avec la clarté qui lui est coutumière, les raisons déterminantes de la Révolution russe : germanophilie des hautes sphères, mésentente entre le gouvernement et le peuple, M. Milioukov ajoute : « Le militarisme prussien, l’autocratisme prussien sont en opposition flagrante avec les principes de la démocratie russe. L’Allemagne est la dernière forteresse de l’autocratie en Europe. La victoire des Alliés sur l’Allemagne prussianisée sera donc le triomphe de l’idée démocratique. La démocratie russe veut ce triomphe.

« Il est vrai qu’il peut y avoir des doutes chez nos Alliés, des craintes même d’un affaiblissement possible de nos forces à cause des conséquences immédiates et inévitables de la révolution : la grève, l’indiscipline, la diminution momentanée de la production. Tout cela n’est que temporaire. Je puis même dire que ce sont des inconvénients qui appartiennent déjà au passé. Dans les usines, le travail reprend ; dans les casernes, la discipline se rétablit peu à peu. Après ce trouble