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UNE SEMAINE D’OURAGAN RÉVOLUTIONNAIRE

grands coffres : bref tout ce qui peut donner asile à un homme, passe par nos mains. La bobonne pleurait et s’essuyait les yeux avec son tablier blanc.

« La crainte est, dit-on, le commencement de la sagesse : nous l’avons bien vu. Le dvornik sur qui la menace du revolver, compliquée de sa responsabilité personnelle, continue d’agir, s’avise soudain de nous donner une adresse où il se pourrait bien que notre gibier se cachât… Et nous voilà dégringolant l’escalier, non sans avoir placé une sentinelle à côté du téléphone, afin d’éviter les risques d’un avertissement officieux.

« Une foule de curieux s’était amassée devant la porte. On est déçu de nous voir redescendre seuls ! Songez donc, quel plaisir d annoncer au dîner, en servant le borchtch : « Vous savez, on a arrêté le général G… J’étais là ! » Une locataire à qui on avait refusé l’entrée de la maison s’était tranquillement installée dans notre auto pour se réchauffer et lisait le journal. Il y avait à peu prés 20° de froid !

« Au commissariat du rayon où nous devons prendre un nouvel ordre de perquisi-