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UNE SEMAINE D’OURAGAN RÉVOLUTIONNAIRE

Dès que l’on sut qu’il suffisait d’un appel téléphonique pour être secouru, on se rassura.

Peu à peu l’ordre se rétablit. On organisa une véritable police privée : commandants de quartiers, commandants de rues et commandants de maisons. Tous ces emplois furent assumés par des hommes de bonne volonté. Le commandant de maisons dut établir l’ordre de garde pour tous les locataires (une heure par jour) avec un roulement régulier. Les locataires ayant des raisons valables pour se dispenser de cette garde purent, moyennant rétribution, se faire remplacer par un milicien. Ces locataires de garde, ou l’homme qui tenait leur emploi, étaient les « assesseurs » du starché-dvornik ou portier-chef.

Il convient de dire que les maisons de Pétrograd ne ressemblent en rien à nos demeures parisiennes. Ce sont pour la plupart des espèces de cités à plusieurs cours et a deux ou trois entrées. Un seul homme n’en peut assurer la surveillance. Chacune d’elles possède son starché-dvornik, ses « suisses », son gérant, sa « chancellerie ». À Pétrograd, l’espace, les rues, les places, les monuments, les maisons et jusqu’aux appartements, tout