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M. Orgon.

M. Ergaste, voilà des amants qu’il ne faudra pas prier de signer leur contrat de mariage.

Damis, se relevant.

Ah ! je suis perdu !

Phénice, honteuse.

Que vois-je ?

M. Orgon.

Ne rougissez point, ma fille ; vos sentiments sont avoués de votre père, et vous pouvez souffrir à vos genoux un homme que vous allez épouser.

M. Ergaste.

Mon fils, je n’avais résolu de vous parler qu’à l’instant de votre mariage avec madame ; vos procédés m’avaient déplu ; mais je vous pardonne, et je suis content ; les sentiments où je vous vois me réconcilient avec vous.

M. Orgon.

Cette jeunesse et sa vivacité me réjouissent : je suis charmé de ce hasard-ci ; nous attendons tantôt le notaire, et nous allons au-devant de quelques amis qui nous viennent de Paris. Adieu ; puissiez-vous vous aimer toujours de même !



Scène VI

PHÉNICE, DAMIS.
Damis, triste et à part.

Nous ne nous aimerons donc guère. Que je suis malheureux !