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Madame Argante.

Mon parti est pris, monsieur, j’accorde ma fille à Dorante que vous voyez. Il n’est pas riche ; mais il vient de me montrer un caractère qui me charme, et qui fera le bonheur d’Angélique. Dorante, je ne veux que le temps de savoir qui vous êtes.

(Dorante veut se jeter aux genoux de Mme Argante, qui le relève.)
Ergaste.

Je vais vous le dire, madame ; c’est mon neveu, le jeune homme dont je vous parle, et à qui j’assure tout mon bien.

Madame Argante.

Votre neveu !

Angélique, à Dorante, à part.

Ah ! que nous avons d’excuses à lui faire !

Dorante.

Eh ! monsieur, comment payer vos bienfaits ?

Ergaste.

Point de remerciements. Ne vous avais-je pas promis qu’Angélique n’épouserait pas un homme sans bien ? Je n’ai plus qu’une chose à dire ; j’intercède pour Lisette, et je demande sa grâce.

Madame Argante.

Je lui pardonne. Que nos jeunes gens la récompensent ; mais qu’ils s’en défassent.