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Scène IV

DORANTE, LISETTE, LUBIN.
Lisette, à Dorante.

Laissez-moi faire. Ah ! te voilà, Lubin ? à quoi t’amuses-tu là ?

Lubin.

Moi ? D’abord je faisais une promenade, à présent je regarde.

Lisette.

Et que regardes-tu ?

Lubin.

Des oisiaux, deux qui restont, et un qui viant de prendre sa volée, et qui est le plus joli de tous. (Regardant Dorante.) En v’là un qui est bian joli itout ; et, jarnigué ! ils profiteront bian avec vous ; car vous les sifflez comme un charme, mademoiselle Lisette.

Lisette.

C’est-à-dire que tu nous as vu, Angélique et moi, parler à monsieur ?

Lubin.

Oh ! oui, j’ons tout vu à mon aise ; j’ons mêmement entendu leur petit ramage.

Lisette.

C’est le hasard qui nous a fait rencontrer monsieur, et voilà la première fois que nous le voyons.