Page:Marivaux - Théâtre, vol. II.djvu/376

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

plaise aussi, n’est-ce pas comme si je faisais toujours mes volontés ?

Lisette.

Est-ce que vous tremblez déjà ?

Angélique.

Non, tu m’encourages^ ; mais c’est ce misérable bien que j’ai et qui me nuira. Ah ! que je suis fâchée d’être si riche !

Lisette.

Ah ! le plaisant chagrin ! Eh ! ne l’êtes-vous pas pour vous deux ?

Angélique.

Il est vrai. Ne le verrons-nous pas aujourd’hui ? Quand reviendra-t-il ?

Lisette, regarde sa montre.

Attendez, je vais vous le dire.

Angélique.

Comment ! est-ce que tu lui as donné rendez-vous ?

Lisette.

Oui ; il va venir, il ne tardera pas deux minutes s’il est exact.

Angélique.

Vous n’y songez pas, Lisette ; il croira que c’est moi qui le lui ai fait donner.

Lisette.

Non, non ; c’est toujours avec moi qu’il les prend, et c’est vous qui les tenez sans le savoir.