Page:Marivaux - Théâtre, vol. II.djvu/292

Cette page a été validée par deux contributeurs.



Scène XX

LA COMTESSE, seule.

Qu’on me dise en vertu de quoi cet homme-là s’est mis dans la tête que je ne l’aime point ! Je suis quelquefois, par impatience, tentée de lui dire que je l’aime, pour lui montrer qu’il n’est qu’un idiot. Il faut que je me satisfasse.



Scène XXI

LÉPINE, LA COMTESSE.
Lépine.

Puis-je prendre la licence de m’approcher de madame la comtesse ?

La comtesse.

Qu’as-tu à me dire ?

Lépine.

De nous rendre réconciliés, M. le marquis et moi.

La comtesse.

Il est vrai qu’avec l’esprit tourné comme il l’a, il est homme à te punir de l’avoir bien servi.

Lépine.

J’ai le contentement que vous avez approuvé mon refus de partir. Il vous a semblé que j’étais un serviteur excellent ; madame, ce sont les termes de la louange dont votre justice m’a gratifié.

La comtesse.

Oui, excellent, je le dis encore.