Page:Marivaux - Théâtre, vol. II.djvu/231

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Pourquoi vouloir me rendre compte de mes papiers ? Je m’en fie bien à vous. Ce n’est pas là-dessus que j’aurai à me plaindre.

Dorante.

Madame… j’ai autre chose à dire… je suis si interdit, si tremblant, que je ne saurais parler.

Araminte, à part, avec émotion.

Ah ! que je crains la fin de tout ceci !

Dorante, ému.

Un de vos fermiers est venu tantôt, madame.

Araminte, émue.

Un de mes fermiers ?… cela se peut bien.

Dorante.

Oui, madame… il est venu.

Araminte, toujours émue.

Je n’en doute pas.

Dorante, ému.

Et j’ai de l’argent à vous remettre.

Araminte.

Ah ! de l’argent… nous verrons.

Dorante.

Quand il vous plaira, madame, de le recevoir.

Araminte.

Oui… je le recevrai… vous me le donnerez. (À part.) Je ne sais ce que je lui réponds.