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moquez ; laissez faire un homme de sang-froid. Partez, d’autant plus que voici Marton qui vient à propos, et que je vais tâcher d’amuser, en attendant que vous envoyiez Arlequin.

(Dorante sort.)



Scène II

DUBOIS, MARTON.
Marton, d’un air triste.

Je te cherchais.

Dubois.

Qu’y a-t-il pour votre service, mademoiselle ?

Marton.

Tu me l’avais bien dit, Dubois.

Dubois.

Quoi donc ? Je ne me souviens plus de ce que c’est.

Marton.

Que cet intendant osait lever les yeux sur madame.

Dubois.

Ah ! oui ; vous parlez de ce regard que je lui vis jeter sur elle. Oh ! jamais je ne l’ai oublié. Cette œillade-là ne valait rien. Il y avait quelque chose dedans qui n’était pas dans l’ordre.

Marton.

Oh çà, Dubois, il s’agit de faire sortir cet homme-ci.