Je n’en donne pas tout à fait les mêmes preuves.
C’est qu’on ne prouve que quand on réussit. Le manque de succès met bien des coquetteries à couvert ; on se retire sans bruit, un peu humiliée, mais incognito ; c’est l’avantage qu’on a.
Je réussirai quand je voudrai, comtesse ; vous le verrez, cela n’est pas difficile ; et le chevalier ne vous serait peut-être pas resté, sans le peu de cas que j’ai fait de son cœur.
Je ne chicanerai pas ce dédain-là ; mais quand l’amour-propre se sauve, voilà comme il parle.
Voulez-vous gager que cette aventure-ci n’humiliera point le mien, si je veux ?
Espérez-vous regagner le chevalier ? Si vous le pouvez, je vous le donne.
Vous l’aimez, sans doute ?
Pas mal ; mais je vais l’aimer davantage, afin qu’il vous résiste mieux. On a besoin de toutes ses forces avec vous.
Oh ! ne craignez rien, je vous le laisse. Adieu.
Eh ! pourquoi ? Disputons-nous sa conquête, mais pardonnons à celle qui l’emportera. Je ne