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Lisette.

Des douceurs tant qu’il peut, que je paie de brusqueries.

Blaise.

Fort bian, noute fille. Toujours malhonnête envars li, toujours rudanière ; hoche la tête quand il te parle ; dis-li : Passe ton chemin. De la fidélité, morguienne ! baille cette confusion-là à la comtesse. N’est-ce pas, monsieur ?

Dorante.

Je me meurs de douleur !

Blaise.

Faut point mourir, ça gâte tout ; avisons plutôt à queuque manigance.

Lisette.

Je l’aperçois qui vient, elle est seule ; retirez-vous, monsieur, laissez-moi lui parler. Je veux savoir ce qu’elle a dans l’esprit ; je vous redirai notre conversation ; vous reviendrez après.

Dorante.

Je te laisse.

Arlequin.

Ma mie, toujours rudanière, hoche la tête quand il te parle.

Lisette.

Va, sois tranquille.



Scène IV

LISETTE, LA COMTESSE.
La Comtesse.

Je te cherchais, Lisette. Avec qui étais-tu là ? Il me semble avoir vu sortir quelqu’un d’avec toi.